Les archéologues pensent que des groupes de Paléo-esquimaux, d’Esquimaux du Dorset, de Thuléens et d’Inuits se sont graduellement répartis à l’échelle du Nunavik au cours des 4 500 dernières années. Les Thuléens, ancêtres directs des Inuits, sont arrivés vers l’an 1000 après Jésus-Christ. Des techniques de survie efficaces leur ont permis d’affronter le rude climat arctique. Menant un mode de vie principalement nomade, les Thuléens vivaient le long de la côte et comptaient sur la chasse et leur ingéniosité pour leur subsistance.

Les premiers contacts des Inuits avec des colons européens remontent au milieu du 19e siècle, toutefois, de nombreux Inuits ont perpétué le mode de vie de leurs ancêtres pendant une bonne partie du 20e siècle. Les missionnaires et les commerçants de fourrures ont été les premiers à s’aventurer dans le Nord, apportant des valeurs différentes, de nouvelles coutumes et d’excellents outils de chasse, de pêche et de piégeage.

La Convention de la Baie James et du Nord québécois constitue le premier traité moderne sur les revendications territoriales au Canada, établissant la propriété inuite des terres dans l’Arctique québécois ainsi que d’autres droits. Elle protège les droits ancestraux des Inuits du Nunavik et jette les bases de relations respectueuses entre les Inuits et les gouvernements du Québec et du Canada. Elle couvre entre autres la chasse, la pêche, le piégeage, l’éducation, la santé, le développement économique et l’administration publique.

Créée en 1978, l’ARK est un organisme supramunicipal composé de représentants de chaque village nordique et qui exerce ses compétences dans divers domaines de l’administration publique, dont le développement économique, le transport, les services de police, les télécommunications et la protection de la faune. Quant aux sociétés des villages nordiques, elles sont administrées par des conseils municipaux élus dont le fonctionnement est semblable à celui des municipalités du sud du Québec.

Le gouvernement du Québec et l’ARK ont signé l’Entente Sivunirmut, qui permet de regrouper une grande partie des fonds de plusieurs ministères et organismes dans un seul gros budget. Trente ans après la signature de la Convention de la BaieJames et du Nord québécois, la rencontre Katimajiit, tenue à Kuujjuaq en août 2007, a permis de mobiliser les décideurs politiques de tous les ordres de gouvernement et les dirigeants inuits afin d’ouvrir de nouveaux horizons socioéconomiques pour le Nunavik.

En décembre 2007, le Québec, les Inuits et le gouvernement fédéral ont signé un protocole d’entente qui établissait le cadre et le processus de la création de la future administration régionale du Nunavik. Cette institution régionale, qui a évolué dans le cadre de la compétence du Québec, était de nature publique et est née de la fusion de l’Administration régionale Kativik, de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik et de la Commission scolaire Kativik.

Le 11 juin 2008, au Parlement du Canada, le premier ministre Stephen Harper a présenté des excuses au nom de tous les Canadiens pour la « politique d’assimilation » et les terribles souffrances endurées par les peuples autochtones, y compris les Inuits, qui ont fréquenté les pensionnats indiens au Canada. Ces excuses constituaient l’une des conditions de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, qui a été négociée et approuvée par les organisations autochtones, le gouvernement canadien et les églises participant au fonctionnement des écoles.

Le 27 avril 2011, la population du Nunavik a été invitée à se prononcer par référendum sur l’établissement d’un gouvernement régional. Les gens ont rejeté ce projet et les négociations sont en suspens depuis ce temps. Le gouvernement du Québec demeure ouvert à d’autres progrès dans ce dossier.